Rencontre avec Reena et Atelier découverte
> Au cours de l’ATELIER DÉCOUVERTE, les douze participantes ont été initiées aux codes narratifs de l’art pictural warli basé sur des formes simples : le triangle, le rond et les traits. La première étape de l’initiation a consisté à s’essayer à représenter les personnages : deux triangles pour le corps, un rond pour la tête et des traits pour les membres. Les femmes sont identifiées avec un chigon; les petites filles avec des nattes. Les animaux domestiques sont représentés avec le même code; seuls les animaux sauvages sont dessinés de façon plus réaliste. La deuxième étape de l’expérience a consisté à représenter une petite histoire et tenter de mettre les personnages en mouvement. L’exercice était proposé sur une toile recouverte de terre et de bouse de vache. Comme chez les Warlis, le pinceau était un bambou taillé. Ces exercices pratiques ont été introduits par plusieurs explications détaillées. L’une d’elles était présentée par Reena et sa traductrice Sumitra. Le tableau représentait une sorte de fable dénonçant l’inceste.L’histoire très imagée débute dans la rivière où se baignent des groupes de frères et sœurs et se terminent par la mort du coupable de l’inceste; la sœur, mariée de force, devenant entre temps déesse grâce à la complicité de sa grand-mère. Cette étroite relation entre le conte et le dessin a par ailleurs été présentée avec un petit film qui montre les détails d’un tableau «La malédiction du crabe», dont l’histoire est contée par une conteuse. La restitution de ce qui fût partagé au cours de cet atelier s’exprime difficilement avec les mots. Initialement un peu inquiètes d’être mises à l’épreuve du dessin, les participantes sont ressorties de l’atelier comme apaisées. La concentration, l’échange tacite, la bienveillance ont tissé des liens entre chacune, sous l’oeil attentif et léger de Reena, qui a su transmettre en quelques heures les premiers rudiments de la puissance évocatrice de son art.